Fondée en 2004, EurTradeNet (ETN) est une association européenne qui regroupe les entreprises éditrices de logiciels dans le domaine de la Douane (CRSP : Customs Related Service Provider), représentant plus de 90 000 clients et plus de 7000 employés, notamment en Europe.
Membre de l’association depuis plus de 10 ans, AKANEA est impliqué dans le développement de cette dernière. Jean-Marc ROCHE, Directeur Commercial chez AKANEA et également Managing Director au sein du Board d’EurTradeNet vient de se voir confier, depuis peu, la mission de Trésorier. Il nous explique les missions d’ETN et les avantages pour une société éditrice de logiciel en douane d’en faire partie.
Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer vos rôles au sein d’AKANEA et d’EurTradeNet (ETN) ?
Je suis Directeur Commercial chez AKANEA pour l’activité Transport International et Douane. Je suis également en charge du développement des partenariats étrangers et dans ce cadre, j’ai contribué à ce que AKANEA devienne membre d’ETN il y a déjà 10 ans.
Depuis juin 2019, ETN m’a demandé de devenir membre du Board en tant que « Managing Director » et je viens récemment de prendre la charge de Trésorier.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est ETN et pourquoi il est important pour AKANEA d’en faire partie ?
ETN est un réseau de sociétés éditrices dans le domaine de la douane. Au départ, nos membres étaient concentrés au niveau de l’Europe, mais depuis nous avons élargi à d’autres pays comme la Turquie ou les États-Unis. L’association possède donc un réseau mondial de membres, cependant son activité reste principalement centrée sur l’Europe.
Le but premier d’ETN est de fédérer et de faire se rencontrer des sociétés éditrices de logiciels dans le domaine douanier. Elles échangent sur des pratiques mais aussi sur la possibilité d’avoir un socle technique commun pour des déclarations import/export ou de transit pouvant être réalisées en Europe.
ETN est représentatif du monde douanier auprès de l’Union Européenne et participe régulièrement à des réunions à Bruxelles concernant les évolutions douanières à venir.
Pour AKANEA, faire partie de ce réseau, c’est l’opportunité de rencontrer des partenaires étrangers, de collaborer mais aussi d’échanger sur les bonnes pratiques en matière de logiciel douanier.
Pouvez-vous nous présenter les services que propose cette association aux entreprises membres ?
ETN est souvent présent à des réunions de l’UE, nous recevons par ce biais-là des communications que nous n’aurions peut-être pas eu directement.
Nous recevons par exemple :
- Des avis consultatifs
- Des documents techniques : la douane européenne lance des chantiers sur 2 ans, 3 ans, 5 ans, voire plus (ex : le projet « Douane 2040»).
Grâce à EurTradeNet, nous recevons tous ces éléments qui nous permettent ensuite de nous projeter et imaginer aussi dans quelle(s) direction(s) doit aller AKANEA dans 2 ans, 3 ans, 5 ans… sur des sujets douaniers comme ceux-là.
Pour quelle(s) raison(s) AKANEA a souhaité s’impliquer dans cette association et qu’est-ce que cela lui apporte ?
AKANEA possède deux enjeux principaux :
- Vendre à des clients en direct
- Être le dernier kilomètre douanier entre un éditeur étranger et la douane française
L’intérêt pour AKANEA de faire partie d’un réseau tel que ETN c’est d’être considéré comme tiers de confiance entre des messages issus d’une solution tierce en douane que AKANEA va récupérer, éventuellement traduire, les transmettre aux douanes françaises et que nous remontons ensuite dans l’application tierce d’un partenaire étranger mais aussi parfois français.
Enfin, ETN est un vecteur de reconnaissance pour AKANEA. Nous sommes déjà connus et reconnus en France par rapport à nos clients et notre écosystème, cependant ETN nous ouvre d’autres portes et nous permet ainsi d’être reconnu au niveau européen.
Nous figurons également dans la liste des partenaires sur le site de EurTradeNet, ce qui nous permet d’être mieux identifié par des acteurs étrangers dans le domaine de la douane.
Pouvez-vous nous préciser l’importance que joue ETN vis-à-vis des institutions Européennes et en quoi ce rôle est un avantage pour AKANEA mais aussi pour les autres membres de l’association ?
Le fait de représenter des dizaines de milliers d’entreprises dont le métier est la douane, permet à ETN d’avoir un pouvoir consultatif auprès de la douane européenne lorsqu’elle souhaite lancer un projet.
ETN fait redescendre ensuite l’information à ses membres qui peuvent répondre à la consultation. Il arrive que la Douane Française interroge AKANEA sur certains sujets, cependant avec ETN cela permet aussi d’être au courant des projets européens.
En tant que Managing Director et Trésorier au sein d’EurTradeNet, votre voix au sein de l’association doit-elle être complément neutre ou vous est-il possible de vous exprimer avec la voix d’AKANEA ?
Ma voix est forcément neutre lorsque je porte l’étendard ETN. Il y a beaucoup de sociétés membres de l’association et ces dernières sont parfois concurrentes en douane ou sur d’autres métiers ; il est alors primordial de rester neutre.
Bien que nous soyons concurrents, nous avons forcément vocation à bien nous entendre au sein de l’association car nous nous réunissons dans un contexte bien précis et avec un but commun. Nous disposons également d’une charte de bonne conduite qui prône l’égalité, le respect, la collaboration et la confidentialité… Ces éléments permettent de travailler tous ensemble.
Les moments où je m’exprime en tant qu’AKANEA sont les réunions lors desquelles je côtoie des partenaires étrangers et où nous parlons business. C’est par ce vecteur-là qu’il nous est d’ailleurs possible de trouver des partenaires avec qui échanger des flux douaniers.
En quoi est-il important pour AKANEA de s’entourer d’un écosystème riche sur l’ensemble des métiers de la Supply-Chain ?
Aujourd’hui AKANEA possède différents métiers dans la Supply-Chain : nous faisons du transport routier, de la logistique, du transport international mais aussi de la Douane. Il est donc primordial pour AKANEA de s’entourer de partenaires dans ces métiers qui sont de plus en plus complexes et qui demandent beaucoup d’expertise.
Cette expertise nous pouvons bien-sûr l’avoir en interne mais nous pouvons aussi la trouver chez des partenaires. Ces ententes nous permettent ainsi de corroborer l’adage qui dit qu’à plusieurs, on va plus loin.
Quels sont les projets à court, moyen et long terme pour EurTradeNet ?
Un projet commun à court et moyen terme, c’est bien entendu d’accueillir plus de membres au sein de l’association et fédérer de plus en plus de partenaires au sens douanier.
Nous souhaitons également être un peu plus présent sur tout ce qui est digitalisation. Nous réfléchissons à faire de la blockchain mais aussi à des sujets d’Intelligence Artificielle dans le cadre de la douane.
Nous envisageons également à moyenne échéance de créer une Académie chez ETN. En effet, les formations en douane sont assez disparates dans chaque pays de l’Union Européenne : certains proposent des formations sur le métier de la douane, d’autres non.
En France par exemple, tout comme dans certains pays européens, beaucoup de choses restent à faire sur la formation des déclarants. Certaines écoles comme l’ISTELI, dont nous sommes partenaires, proposent ce type de cursus, mais le chantier est encore vaste.
En parlant de futur, nous nous demandons également ce que sera la douane de demain. Un de mes confrères qui est également « Managing Director » est dans le groupe de discussion « Douane 2040 » au niveau de l’Union Européenne ; nous sommes ainsi sur des sujets à plus longue échéance.
Pour finir, pouvez-vous nous dire comment une entreprise peut-elle devenir membre d’ETN ?
Il existe deux façons de faire :
- Un membre peut coopter une autre société afin qu’elle devienne membre
- Une société souhaitant devenir membre peut en faire la demande en passant directement par le site internet d’ETN
Dans les deux cas, les demandes d’adhésion sont étudiées consciencieusement par les administrateurs car il y a des critères d’admission à respecter :
- Il faut être éditeur en douane ou dans le domaine de la douane
- Il faut également que la société partage les valeurs d’EurTradeNet
Pour plus d’informations sur EurTradeNet, rendez-vous sur le site internet : https://www.eurtradenet.org/