Qu’est ce qu’est la traçabilité des fruits et légumes ?
La traçabilité des fruits et légumes vise à informer le consommateur. Elle apporte une garantie sur leur origine et participe à la sécurité sanitaire.
La traçabilité des fruits et légumes, comme dans toute la filière alimentaire, consiste à pouvoir reconstituer le chemin parcouru par une denrée donnée. Les différentes étapes par lesquelles elle est passée doivent être identifiables. Et ce rapidement et facilement, de sa production agricole jusqu’à sa consommation.
La traçabilité des fruits et légumes permet d’informer et lutter contre les fraudes
La traçabilité des fruits et légumes suppose de renseigner chacune des interventions réalisées sur le produit. Ce dernier passe par les étapes de tri, de conditionnement, de transformation éventuelle et de distribution. Cela implique d’enregistrer tout un ensemble d’informations propres à l’aliment ou un lot donné.
Chaque opérateur de la filière doit s’y atteler en les transmettant au maillon suivant dans la chaîne, cela pour attester entre autres, du respect d’un cahier des charges. Mais l’objectif est aussi que le consommateur final accède à des informations qui lui permettent de choisir en connaissance de cause. Il peut par exemple, préférer des fruits ou légumes produits à proximité de chez lui.
Contrer les tentatives de tromperie sur l’origine par la traçabilité des fruits et des légumes
Les systèmes de traçabilité déployés doivent assurer la véracité des caractéristiques délivrées.
Or une étude, réalisée en 2018 par la DGCCRF, relève que « les manquements en matière d’indication du pays d’origine des fruits et légumes sont nombreux et récurrents ». En cause notamment : des cas avérés de francisation, peut-on lire sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Rectifier l’origine d’un produit est bien entendu une pratique déloyale. Et ce, en particulier dans le contexte de prix qui s’avère très concurrentiel. Les exigences et contraintes de production ne sont pas les mêmes dans tous les pays producteurs. Ce comportement frauduleux est d’autant plus dommageable que les consommateurs disent vouloir privilégier les produits d’origine France.
Tracer les fruits et légumes pour veiller à la sécurité sanitaire des consommateurs
La sécurité alimentaire s’impose comme une préoccupation majeure pour le consommateur. C’est devenu son 2nd critère de choix en matière d’alimentation.
La traçabilité des fruits et légumes permet aussi de gérer les risques sanitaires. En cas de risque d’intoxication supposant le rappel de produit, elle permet d’identifier les lots et références suspectés. Ils vont ainsi pouvoir être retirés de la vente afin d’en empêcher la consommation.
Au cours de leur parcours jusqu’à leur mise en marché, les différents intervenants doivent respecter des bonnes pratiques d’hygiène alimentaire des fruits et des légumes. Leur respect doit être attesté, notamment par des analyses et attestations d’intervention. Socle de toute démarche qualité, elles constituent des preuves. Celles-ci doivent être rendues accessibles en cas de problème. Cela est assuré par le système de traçabilité mis en place par chaque acteur de la filière, partie prenante dans le parcours du produit.
Le parcours des fruits et des légumes doit être identifiable le plus vite possible pour détecter les anomalies
Chacun des acteurs se doit aussi d’alerter les autorités s’il identifie un risque sanitaire. Les dispositifs de traçabilité doivent permettre de retrouver rapidement les sources d’une éventuelle contamination des fruits et des légumes.
L’alerte peut s’étendre à l’échelle européenne grâce à une collaboration internationale.
Le secteur garde en mémoire la crise de 2011 portant sur des concombres d’Espagne contaminés par une bactérie. Ceux-ci avaient été retrouvés dans plusieurs pays du Nord de l’Europe. La même année, en Allemagne, des lots de pousses de soja ont aussi mis à l’épreuve la traçabilité des fruits et des légumes à l’échelle européenne.
Une traçabilité robuste se joue à chaque étape de la filière
La traçabilité des fruits et légumes suppose de transmettre l’ensemble des caractéristiques sur toute la filière jusqu’aux étals des marchés, des primeurs ou des grandes surfaces.
À l’amont, se trouve dans tous les cas un arboriculteur ou un maraîcher. Il est le premier à fournir des informations sur la prune ou la carotte qu’il produit par exemple. Lavage, calibrage, respect de certaines démarches de production et de cahiers des charges liés à un label qualité… Tout doit être renseigné. Sur les lots doivent au minimum figurer : la nature du produit, son origine et les coordonnées de l’expéditeur. Bien entendu, dans le cadre de filières sous signes de qualité, les informations transmises seront plus nombreuses.
L’expéditeur peut être le producteur, une coopérative ou une entreprise privée. Les produits importés doivent fournir ces mêmes informations. C’est au premier opérateur mettant le produit en marché dans l’Union Européenne de définir le numéro de lot.
Suivent dans la filière, les plateformes de distribution et grossistes. Les produits sont à ce stade sélectionnés et dispatchés pour être vendus aux commerçants et à la restauration.
Les fruits et les légumes peuvent aussi approvisionner des industries agroalimentaires. Ils sont alors transformés et intégrés dans des recettes plus ou moins complexes. Mais leur parcours doit toujours pouvoir être reconstitué.
Des spécificités d’étiquetage à prendre en compte dans les systèmes de traçabilité des fruits et des légumes
Les exigences pour garantir la traçabilité des fruits et légumes suivent la norme générale, en conventionnel comme en biologique.
Elles se réfèrent au Règlement CE 178/2002 du 28 janvier 2002. Celui-ci fixe les procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. Des normes encadrent leur application et sont également contrôlée par des organismes publics. Cette obligation s’applique à toute l’Europe.
Toutefois, il existe des spécificités d’étiquetage, selon les espèces, le circuit de mise en marché ou encore le type de conditionnement. Cela doit être pris en compte pour tracer les produits concernés.
Certaines normes demandent la mention de la catégorie de qualité des fruits et des légumes. Celles-ci supposent le respect de certains critères.
Dans l’Hexagone, 10 produits font l’objet de « normes spécifiques ». Fraise, kiwi, pomme, pêche et nectarine, poire, raisin, poivron, salade, tomate et certains agrumes. La pomme de terre, a, elle, une norme de commercialisation propre. De même pour la mention du calibre ou des traitements après récolte.
Les distributeurs ou industriels utilisateurs peuvent imposer des exigences à leurs cahiers des charges. Ces informations sont aussi, bien entendu, transmises via le dispositif destiné à tracer les fruits et les légumes.
Un étiquetage fiable des fruits et légumes nécessite une traçabilité sans faille
Les données communiquées par le biais des outils de traçabilité des fruits et des légumes sont prises en compte dans l’étiquetage. Comme pour tous les biens, des règles régissent cet affichage, qui doit être accessible au consommateur.
Celles-ci varient selon le conditionnement ou la présentation des denrées : sont-elles préemballées ou vendues en vrac ?
Pour le pancartage de l’offre en vrac, en plus du prix, doit figurer la dénomination du produit. Il s’agit du nom de l’espèce complété, selon les normes, de celui de la variété. L’origine doit aussi être précisée.
Sur les produits préemballés, la quantité nette ou le nombre de pièces doit également être mentionné. Tout comme l’identification de l’opérateur sous le nom duquel la denrée est commercialisée et le numéro du lot. Les informations doivent être au minimum en français.
L’étape de l’étiquetage sur les produits préemballés est compliquée par la suppression progressive des emballages plastiques.
Cette mesure est imposée à la filière depuis 2022. Dans un produit intégrant des fruits et légumes transformés, le nom complet du produit d’origine n’est précisé que pour l’ingrédient primaire. Est considéré comme tel, un élément représentant plus de 50% de la recette.
Cela peut aussi être les ingrédients qui sont habituellement associés à la dénomination de l’aliment par le consommateur. On pense notamment à des produits comme une ratatouille. De quoi assurer une certaine transparence.
La traçabilité des fruits et légumes atteste donc de l’origine, mais aussi de la qualité des références mises en marché.
Les sommes d’informations à saisir et gérer se multiplient rapidement. Disposer d’un dispositif solide pour assurer la traçabilité permet de gagner du temps. Cela permet surtout de se prémunir d’éventuelles erreurs, évitant un coût financier. Mais l’enjeu est aussi de préserver l’image de sa structure.
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