Pénurie de chauffeurs

Le secteur du transport en France enregistre actuellement une pénurie de 50 000 chauffeurs. Si la crise sanitaire est passée par là, elle n’est pas l’unique cause de la désertion de cette profession qui peine à attirer, entre autres, les nouvelles générations. Souffrant, à tort, de mauvaise presse, le métier de chauffeur routier, n’est pas toujours traité à sa juste valeur alors qu’il offre de nombreux avantages.

Les entreprises du transport de marchandises réagissent et profitent notamment des nouveaux outils numériques comme arguments pour recruter leurs nouveaux chauffeurs, et redorer le blason d’un métier essentiel au développement de l’économie française.

Une pénurie de chauffeurs nationale et internationale avérée dans le secteur du transport routier

La pénurie de chauffeurs routiers ne cesse de croitre, en effet le déficit est 2 fois plus important aujourd’hui qu’en 2017. 53% des entreprises éprouvent de grandes difficultés pour recruter des conducteurs, des caristes ou des opérateurs logistiques. Cette augmentation de postes non pourvus essentiels au bon fonctionnement de la supply-chain est très problématique car elle nuit à la fois au commerce, à l’économie, au marché de l’emploi et à la capacité des citoyens à s’approvisionner.

Pour le secteur du transport routier de marchandises, au cœur de la supply-chain, cette situation est particulièrement pénalisante. En effet, avec le développement du e-commerce, la demande en transport s’est nettement intensifiée au cours des dernières années et le besoin en chauffeur n’a jamais été aussi important !

Avec une pyramide des âges vieillissante (aujourd’hui, la moyenne d’âge des chauffeurs routiers se trouve entre 50 et 57 ans) les professionnels doivent trouver des solutions pour recruter des jeunes formés dans toutes les régions de France. Il y a quelques décennies, ce métier attirait les jeunes travailleurs qui souhaitaient voyager, appréciaient la solitude et l’aspect autonome du métier. Aujourd’hui la nouvelle génération peine à reconnaître la haute qualification de cette profession fortement dévalorisée.

La crise du Covid-19 marque aussi un tournant dans le secteur du transport routier à différents niveaux. Principalement dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la pharmaceutique, cette crise a engendré une hausse de l’activité et par conséquent une forte demande auprès des transporteurs. Pour d’autres, spécialisés dans l’acheminement de produits manufacturés par exemple, l’activité ayant fortement diminué, certains professionnels ont été poussés à se réorienter dans d’autres secteurs d’activité.

Un métier qui peine à attirer les nouvelles générations

Le quotidien des transporteurs routiers est rythmé d’aléas notamment des temps de pause pouvant remettre en question l’ensemble de leurs voyages. La forte mobilité des conducteurs et le fait de travailler loin de son foyer peut être vécu comme un sacrifice de moins en moins accepté par la nouvelle génération.

Le métier de transporteur routier peine à séduire les jeunes générations qui, auparavant étaient motivées par les voyages et la liberté que pouvait leur conférer ce métier. Aujourd’hui, le déploiement de la géolocalisation, les tâches administratives et le salaire sont des éléments qui démotivent les nouveaux travailleurs à s’orienter vers ces métiers. Le Paquet Mobilité a pour objectif d’améliorer les conditions de travail des transporteurs routiers avec une nouvelle réglementation à compter du 21 février 2022.

Alors comment attirer la nouvelle génération ?

Attirer les transporteurs routiers de demain est un défi pour les entreprises du transport compte tenu des départs en retraite importants prévus dans les prochaines années. En effet, le taux de renouvellement s’élève à 36 % dans le TRM, soit environ 110 000 chauffeurs sont à recruter pour compenser les départs à la retraite.

Afin de palier ce manque de professionnels ayant de fortes répercussions chez les industriels et exploitations de transport, la conquête des chauffeurs routiers se fait à plusieurs niveaux :

  • Revalorisation des salaires selon des conditions de travail parfois éprouvantes
  • Déploiement de postes sédentaires ou à horaires fixes
  • Sécurisation des aires de stationnement pour les camions
  • Abaissement de l’âge minimum du conducteur
  • Développement des organismes de formation

Aussi, le secteur du transport routier se féminise progressivement avec néanmoins une part de 10 % de femmes parmi les effectifs. Il s’agit ici d’un défi supplémentaire pour les sociétés de transport qui doivent viser à rééquilibrer cette mixité.

L’évolution des équipements digitaux conçus pour les chauffeurs contribue à améliorer leurs conditions de travail au quotidien. En effet, le développement d’outils connectés de mobilité, la mise à disposition de smartphones ou tablettes pour traiter les lettres de transport ou encore évaluer la conformité lors des livraisons apportent un réel gain de temps aux chauffeurs. Les informations de traçabilité qu’offrent ces outils permettent aussi aux conducteurs de se protéger face à d’éventuels litiges relevés par les clients. L’informatique embarquée dans les camions et directement connectée au logiciel de transport de l’exploitation remonte les temps de service exacts du conducteur et accélère la facturation de leur temps de travail réel.

Favoriser la parité homme-femme, l’insertion des jeunes ou encore doter les conducteurs d’outils connectés pour améliorer leurs conditions de travail sont les clés pour redonner une image positive de ces métiers, attirer et fidéliser les chauffeurs routiers.

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