Les conséquences de la pandémie de Covid-19, le conflit entre l’Ukraine et la Russie, l’augmentation des prix de l’énergie et l’inflation connue au niveau mondial dessinent un nouveau cadre pour le transport routier de marchandises. Pour s’adapter aux évolutions du marché, les professionnels doivent comprendre les enjeux du secteur dans les mois à venir.
Découvrez les 5 tendances principales du transport routier de marchandises en 2023.
1. La hausse des tarifs de fret
Plusieurs études sorties récemment ont estimé des coûts d’exploitation orientés à la hausse pour 2023 dans le secteur du transport routier de marchandises. En cause : la flambée des prix du carburant et de l’énergie et une baisse significative de la demande en transport. Hors carburant, l’augmentation du coût de production devrait être de 8.8 %, contre 5.2 % en 2022.
Ce fort déséquilibre entre l’offre et la demande annonce une augmentation des taux de fret routier. Un sondage réalisé par bp2r auprès de 111 entreprises de transport a révélé que 76 % des répondants envisagent de demander à leurs clients une augmentation de plus de 5 % en 2023 ; et 20 % misent sur une hausse de 3 à 5 %.
Pour justifier cette montée des tarifs, les professionnels du transport avancent l’argument de l’importance des investissements consentis à la décarbonation et à la digitalisation de leur activité.
Ces évolutions tarifaires peuvent fragiliser la stabilité des entreprises du secteur. La digitalisation, via un logiciel TMS, d’une exploitation de transport routier permet de maîtriser l’ensemble des paramètres de son activité et de prendre les bonnes décisions la pérenniser.
2. Une mobilité plus durable
La prise de conscience écologique touche en premier lieu le transport routier, pour qui les enjeux sont colossaux au vu de l’importance des émissions de CO2. Le secteur subi donc des pressions de toutes parts : au niveau gouvernemental avec de nouvelles réglementations nationales et européennes (par exemple la mise en place de Zones à Faible Emissions mobilité) ; et via leurs clients qui ont un accès très facile à l’information et qui recherchent des partenaires plus engagés.
L’une des tendances du TRM pour 2023 est donc une réduction de l’empreinte écologique du transport routier. Et pour cela, les professionnels vont devoir « verdir » leur flotte de véhicules.
Il existe trois vecteurs de changement pour aller vers un parc plus écologique :
- Le rajeunissement des véhicules Diesel avec des remises aux normes plus récentes,
- L’utilisation des carburants alternatifs compatibles tels que le B100 ou le carburant de synthèse HVO et XTL.
- Le renouvellement de sa flotte avec des véhicules propres : 100 % électrique ou hydrogène, hybrides rechargeables ou véhicules carburant au GNV (gaz naturel).
Cependant, selon IHS, 90 % des véhicules utilitaires moyens et lourds seront toujours des véhicules Diesel en 2030. Il faudra attendre 2040 pour que ce chiffre passe sous la barre des 50 %.
3. Une pénurie de chauffeurs toujours présente
Autre problématique du secteur qui subsiste et qui tend à rester très présente en 2023 : la pénurie de conducteurs. Selon l’IRU, l’écart croissant entre les départs à la retraite et les nouveaux conducteurs annonce un taux de postes vacants triplé d’ici à 2026, soit de plus de 60 % en Europe.
« Sans action pour rendre le métier de conducteur plus accessible et attractif, l’Europe pourrait manquer plus de deux millions de conducteurs d’ici à 2026, ce qui affecterait la moitié de tous les mouvements de fret ».
Plusieurs facteurs sont responsables de ce résultat : un coût très élevé pour le permis poids lourds par rapport au salaire mensuel moyen, des conditions de travail compliquées qui impliquent une grande solitude et de longues heures de route, et un manque de sécurité des infrastructures.
Face à cette pénurie de chauffeurs routiers, le secteur cherche à se dynamiser en créant davantage de formations dans les métiers du transport. Ainsi, le nombre d’apprentis de la filière à été multiplié par 2.2 en 1 an (2021) et leur insertion dans le monde professionnel est facilitée.
Les évolutions menées sur les plans technologiques, écologiques et sociaux dans les entreprises transforment le secteur avec par exemple la facilitation des tâches au quotidien grâce aux outils connectés, une meilleure QVT…
4. Une livraison du dernier kilomètre moins chère
Le taux d’adoption du numérique est passée de 81 à 95 % en Europe entre 2020 et 2022, notamment du fait de la crise sanitaire. La croissance du e-commerce et des opérations commerciales liées tels que le « Black Friday » ou le « Cyber Monday » ont engendré de nouvelles exigences de la part des consommateurs. En effet, ces derniers sont en demande de rapidité et de commodité : les entreprises abandonnent progressivement les processus traditionnels d’expédition, allant des fabricants aux entrepôts, et des entrepôts de distribution aux magasins.
La société P&S Intelligence prévoit un taux de croissance annuel composé de 20.3 % pour le marché de la livraison du dernier kilomètre entre 2021 et 2023. Cette fonction représentant une dépense supplémentaire pour les entreprises, elles optent pour de nouvelles solutions comme l’intelligence artificielle, les véhicules autonomes, les bourses de fret et l’externalisation ouverte.
Akanea TMS et Notico, spécialiste de la livraison dernier kilomètre, ont associé leurs applications logicielles pour répondre aux besoins des donneurs d’ordres et des consommateurs finaux.
5. Un nouveau mode de fonctionnement pour la chaîne d’approvisionnement ?
Le progrès technologique, les accords internationaux et les réformes structurelles nous ont permis, de fortement développer nos échanges au niveau mondial. Les entreprises peuvent alors s’approvisionner de composants et de produits finis de manière moins coûteuse.
Cependant, la crise sanitaire liée à la Covid-19 et le conflit entre l’Ukraine et la Russie ont démontré les limites d’une chaîne logistique mondialisée et interdépendante. Nous subissons des pénuries de matières premières qui pénalisent le bon fonctionnement de certaines industries.
Les chaînes d’approvisionnement pourraient donc être repensées :
- La relocalisation stratégique. Il n’est pas envisageable de rapatrier tout l’appareil de production sur le territoire national du fait de l’importance du volume et de la compétitivité du continent asiatique notamment. Mais, une régionalisation de certaines usines pourrait répondre à une demande de juste-à-temps.
- La détention de stocks supplémentaires. Un niveau de stocks plus élevé permet aux entreprises de mieux gérer les aléas de la supply chain.
- La diversification. Un plus grand nombre de fournisseurs pour un item donné.
L’année 2023 va représenter un réel défi à relever pour les professionnels du transport routier de marchandises. Entre pénurie de conducteurs, forte augmentation des coûts d’exploitation, diminution de la demande et nouvelles réglementations strictes, il sera nécessaire pour eux d’être agile et de s’adapter aux mouvements du marché.
La clé pour rester compétitif : investir dans la décarbonation de votre activité, le confort de travail de vos collaborateurs et la digitalisation de votre entreprise.
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